Un petit ouvrage qui trainait dans mes sacs depuis longtemps, récupéré je ne sais plus comment au Darkshire.
Le livre est recouvert d'une feuille de cuir, et ses coins sont cerclés d'un métal de mauvaise qualité. Il est rédigé à la hâte.
Page 1:
La terreur des dernières semaines est
plus que je n'en peux supporter. Mais je
pense qu'en écrivant ce que j'ai vu, je
pourrai trouver quelque réconfort.
C'est le seul que je puisse espérer en ces
temps obscurs.
Page 2:
Tout a commencé avec la découverte
de cette maudite Faux du Destin de
Roland. Avant le Faux, il n'y avait
rien de plus terrible ici que dans la
vallée de Northshire.
Mais depuis que j'ai trouvé la hampe de
la Faux dans un tas de déchets de la
mine et que, malédiction sur moi, je l'en
ai extirpée, le Destin de Roland est
devenu un leiu de mort impie!
Page 3:
Après l'exhumation de la Faux, ils ont
surgi de partout, sortant de trous à
nos pieds, tombant d'escarpements au
dessus de nos têtes. La moitié de nos
hommes sont tombés dans ces premières
minutes de panique. Les autres ont
essayé de fuir. Moi aussi. Tout en
courant, j'ai vu nombre de mes frères
se faire déchiqueter, et j'ai entendu
bien des cris sombrer dans le silence
après un hoquet.
Page 4:
J'ignore comment j'ai survécu cette
nuit-là. J'ai toujours été prudent.
Toujours rapide à fuir les plaies et les
bosses. On me traite de froussard
depuis toujours. C'est peut être ce fort
instinct de conservation qui m'a
sauvé...
Ou peut-être est-ce la Hampe que j'ai
arrachée aux décombres. Ce ne peut
être la Faux elle-même. Je l'ai perdue
dans ma course éperdue. Mais si c'est
moi qui ai ramené les worgens dans le
bois de la Pénombre, peut être m'ont-ils
fait la grâce de me laisser survivre.
Qu'ils soient maudits!
Page 5:
Après avoir fui le Destin de Roland, je
me suis caché dans une grange
appartenant à un homme du nom de
Sven. J'ai passé quelques jours dans la
grange et une telle horreur me
possédait que je n'ai jamais signalé ma
présence à Sven ni à sa famille. Mais de
ce que j'ai vu depuis ma cachette, j'ai
compris que ces fermiers étaient
d'honnêtes gens. Si j'étais sorti de mon
recoin, je crois qu'il m'auraient offert
l'hospitalité, mais je ne suis pas d'un
naturel confiant. Surtout depuis ce
choc dans la mine.
Alors je suis resté caché.
Pages 6 et suivantes:
<le reste du livre est vierge>