Arf! pensa le nain... Comment venir à bout de ce manuel de je ne sais combien de pages! - ... et pourtant, Plûme en voulait un résumé, clair et concis. Un résumé, quoi.
Il avait tâché de s'y atteler. Il avait posé sur un lutrin, l'énorme volume toussant sa poussière à chaque page tournée, et un exemplaire, soigneusement chapardé dans le coffre d'Odze du fameux CMG.
Le Contrôleur Mental Gnome se compose de trois composantes principales. Le casque proprement dit, qui en est l'item principal, un truc rond truffé de boutons pour être plus précis, et qui est supposé s'adapter à n'importe quelle coiffe. Vient ensuite le contrôleur à distance, sorte de plaque d'argent elle aussi truffée de boutons, et d'une sorte de... machin?
Comment donner un nom précis à ces bidules mécaniques! sa spécialité, à lui, Khargan, c'étaient les sciences humaines, pas techniques!
Bref, un pad s'excroit du milieu de la plaque. Il est dit à la page 1234, que ce bitonio sert très précisément à contrôler les actes de la personne sous l'emprise de la chose. Ensuite, le plus important sans doute, le mode d'emploi.
Ce sacré bouquin.
Une mine d'informations, ce mode d'emploi. Y sont décrits en détail, et planches à l'appui, tous les composants physiques du CMG, description occupant un bon cinquième de l'ouvrage. A moins de vouloir soi-même se lancer dans l'aléatoire montage d'un tel truc, nous passons à la partie suivante. C'est une sorte de code moral concernant la liberté de penser et de se mouvoir, liberté qui vient totalement à l'encontre du CMG, qui lui s'efforce de rétablir le juste équilibre des choses.
Ces fichus gnomes mégalomanes!
Cette seconde partie explique donc comment se servir physiquement du CMG. Ce n'est pas vraiment difficile : il suffit d'adapter le cercle de métal sur son couvre-chef, et d'appuyer à la fois sur le bouton vert qui s'y trouve, et sur le bouton rouge de la télécommande. Un petit triangle contenant un point d'exclamation précise cependant qu'en cas de non simultanéité de l'opération, la télécommande peut exploser. A partir de là, une fois le GMC mis en marche, il suffit de pointer le capteur oculaire...
Oui, j'avais oublié ce capteur...
... vers la cible désirée. Dès lors, deux choses : soit le quidam obéit, soit le quidam n'obéit pas. Le premier cas vous permet de contrôler ses pensées, de lui transmettre des ordres directement sans que les axones soient mis en jeu. Le second cas s'avère plus complexe à gérer...
Tu parles! si un maraud s'avisait de me contrôler et que je m'en apercevais... ses rotules en prendraient un coup...!
La troisième partie de l'opus, la plus large à vrai dire, concerne les commandes avancées du GMC et la liste des innombrables risques que comporte l'utilisation de l'engin susdit.
Khargan bâilla un grand coup... Il se faisait tard, ma foi! Il reprendrait le travail le lendemain...
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